Une princesse byzantine aux Pays-Bas
Un lien particulier existe entre l’Orthodoxie à l’époque Byzantine et la chapelle Saint Nicolas à Valkhof à Nimègue. Car c’est à cet endroit que l’Impératrice Théophano mourut en 991, qui était une princesse byzantine mariée à l’Empereur romain-germanique Otto II. Les historiens supposent que la forme octogonale de la chapelle fait allusion à la tradition Byzantine-orthodoxe que la princesse avait emportée de Constantinople. En mémoire, il y a aujourd’hui à cette place une paroisse orthodoxe dédiée à Sainte Théophano.
Les Byzantins à Bruges pendant les années dorées.
Il est bien connu que la ville de Bruges vécu sa plus grande floraison comme centre de commerce entre 1280 et 1480. En cette période résidaient des marchands étrangers ainsi qu’une société de fourrures avec souvent leur propre maison nationale et entrepôt. Pour cette raison, Bruges fonctionnait comme un des plus importants établissements et une plaque tournante du commerce entre le Sud et le Nord de l’Europe. La Place de la Bourse formait le cœur commercial et financier de la ville, où se développa également le premier commerce boursier. Chaque nation y avait une maison nationale et des dépôts : les marchands Vénitiens, Florentins, Génois, Castillans, Espagnols, Portugais, Écossais et Allemands du Nord. Les Levantins et marchands de Constantinople et Smyrne ne manquaient pas non plus. Bruges s’était développé entre temps aussi comme centre artistique international. Grâce à la cour de Bourgogne, il y avait des contacts avec des voyageurs de toutes les régions d’Europe.
Les premiers Grecs des Pays-Bas étaient des marchands du Levant et d’Asie mineure qui vinrent s’établir à Bruges et y ouvrirent des postes de commerce. En mémoire d’Adriaan Baltyn (1546-1621), pensionnaire de la châtellenie du ‘Brugse Vrije’, nous trouvons un document qui donne une vision de l’entière histoire de nos anciens contacts avec l’Asie Mineure et le Levant. Ce document fut rédigé suite à un procès juridique entre le Brugse Vrije et la ville de Sluis, sur le droit de démission et vente de certains biens endommagés destinés à des entrepôts brugeois. Nous en avons la confirmation dans la comptabilité de la ville de Bruges. Dans son travail « Éphémérides Brugeoises » M. Gaillard donne une description de l’établissement des Orientaux et Levantins à Bruges. En résumé, il nous apprend qu’ « ils étaient les premiers qui vinrent s’établir à Bruges et leur commerce date de 1340. Il semble qu’un différend entre eux et les Brugeois les fit résider quelques années à Dordrecht. Bien vite, ils allaient revenir… ». Les Levantins apportèrent ici (surtout) toutes sortes de produits de valeur, mais aussi des épices et des fruits rares. Les Flamands étaient plutôt affairés par les fourrures (hermines et peaux de harmer) qui étaient apportées principalement depuis Constantinople et Smyrne. Ce que nous savons, c’est que les commerçants de Smyrne s’établirent dans un bâtiment au coin du Genthof. Il y a encore bien entendu de nombreux documents d’archives qui attestent de la présence de Grecs qui vinrent s’établir ici.
D’autre part, nous trouvons dans plusieurs archives en Flandre la mention de noms de réfugiés byzantins. La première mention, nous la trouvons dans les années 1392-1393, dans un document des archives de la ville de Bruges. Il s’agit d’une autorisation d’un subside «bibeuilne van borghmeesters» de la ville de Bruges à «eenen bisscop vte Griekenland in aelmoesenen, vj vranxsche cronen…». Mais dans la même archive, nous trouvons une mention de nombreux autres Grecs qui se trouvent inscrits dans cette même période à la ville de Bruges et ont obtenu une subvention. Parmi, eux aussi, un prêtre grec.
La période où la quantité la plus élevée de Levantins résida en Flandre semble être la période entre 1453 et 1470. Selon Emile Vanden Bussche c’est « dans cette période que dans les archives apparaissent le plus de noms étrangers qui avaient des rapports commerciaux avec Bruges, surtout des gens qui venaient de Constantinople, qui étaient déjà venus ici, certains comme ambassadeurs, d’autres pour des raisons politiques ». Mais aussi dans le travail de Gilliodts-Van Severen, nous trouvons une série de noms de Grecs de Constantinople – chevaliers et nobles, et même un frère de l’empereur – qui était venu implorer la protection contre le joug Ottoman et à qui on donna une aumône.
La chute de Constantinople apporta une fin au succès des marchands Grecs en Flandre, alors que les Turcs prirent progressivement leur place.
Plus tard, sous Philippe le Beau (1482-1506), la plupart des Levantins, Arméniens et Turques disparurent de Bruges. À partir de 1480, en effet s’annonça une situation de crise. À la base étaient le déclin de l’industrie du textile, les réglementations commerciales sévères, la concurrence, le développement rapide de la métropole commerciale d’Anvers et les circonstances politiques.
Les marchands Grecs fondent une première paroisse à Amsterdam
Les premiers orthodoxes qui vinrent aux Pays-Bas étaient des disciples du Patriarche Œcuménique Cyrille Loucaris. C’étaient des hauts clercs du Patriarcat Œcuménique qui s’étaient inscrits à l’Université de Leiden et qui devaient renforcer les contacts de Cyrille avec les membres de l’Église néerlandaise. Leur résidence aux Pays-Bas est une donnée importante pour les contacts entre Orthodoxie et Protestantisme. Leur résidence est la première indication claire d’une présence chrétienne orthodoxe aux Pays-Bas. Ensuite encore, de nombreux étudiants Grecs résidèrent à Leiden. Un d’eux deviendra plus tard Patriarche Œcuménique.
En 1697, Pierre le Grand travaillera quelques mois sur le chantier naval de la Compagnie des Indes orientales à Amsterdam, où il apprendra la construction navale. Dans ses mémoires, il n’est cependant pas question d’une église orthodoxe aux Pays-Bas.
Ce n’est que plus tard, pendant le siècle d’or, quand des marchands grecs vinrent s’établir à Amsterdam, qu’une première paroisse orthodoxe fut fondée, celle de Sainte Catherine, située dans la Koningstraat. La communauté grecque d’Amsterdam était composée de marchands de Smyrne, Chios, Thessalonique et Zagora. Un de leur premier souci était l’acquisition d’une propre église où ils pourraient pratiquer leur foi selon la tradition orthodoxe. La première divine-liturgie fut célébrée en l’an 1752 par un évêque de Crète. La paroisse dépendait directement du Patriarcat Œcuménique de Constantinople. On a retrouvé des documents, comme un échange de courrier avec le Patriarche Œcuménique, qui confirme cette chose. Mais il y avait aussi parmi ces croyants des Russes. Déjà en l’an 1760, les marchands grecs avaient fait traduire la Divine Liturgie de Saint Jean Chrysostome en néerlandais et l’avaient imprimée. Trois ans plus tard, l’église fut transférée dans un bâtiment situé à la ‘Oudzijds Voorburgwal’, qui avait pu être achetée grâce à l’héritage d’un marchand grec qui avait travaillé pour la Compagnie des Indes Orientales. Dans la liste des prêtres, il semble que jusqu’en 1849 il y avait toujours un prêtre grec. Depuis 1852, c’est plutôt des prêtres russes qui venaient parce que la plupart des marchands grecs étaient alors retournés au pays et aussi probablement à cause de la Reine Anna Pavlovna. En effet, avec le mariage d’Anna Pavlovna et du Prince Guillaume II d’Orange en 1816, il y a un nouveau chapitre qui s’ouvre pour l’Orthodoxie aux Pays-Bas. Anna Pavlovna, fille du Tsar Paul et sœur du Tsar Alexandre 1er, resta fidèle à la foi orthodoxe et avait une petite chapelle dans chaque palais. Aussi prit-elle la chapelle de sainte Catherine d’Amsterdam sous sa protection. Il n’y avait cependant plus beaucoup de Grecs qui étaient restés dans la capitale néerlandaise. Ces derniers étaient retournés dans leur pays, depuis l’indépendance de la Grèce. La Paroisse de Sainte-Catherine cessa d’exister avec le décès de la Reine Anna Pavlovna en 1865.
Après plus d’un siècle d’interruption, la paroisse s’est à nouveau éveillée de son long sommeil et fonctionne, depuis 2016, à Zaandam se trouvant en périphérie d’Amsterdam.
Évolution en Belgique depuis le début du 20e siècle
En 1900, une première paroisse orthodoxe fut fondée en Belgique pour les marchands grecs et les marins qui étaient venus habiter dans la métropole anversoise. La paroisse fut dédiée à l’Annonciation de la Mère de Dieu et appartenait comme toutes les paroisses grecques de la diaspora à la juridiction du Patriarcat Œcuménique. Le patriarcat envoya l’Archimandrite Gennadios Themelis comme premier recteur de celle-ci.
Jusqu’au début de la première Guerre mondiale, la majorité des émigrés orthodoxes, grecs ou russes, étaient pauvres et peu instruits. C’étaient des personnes qui voyageaient pour des raisons commerciales ou qui cherchaient du travail en Occident.
Les vagues d’émigrations suivantes étaient composées de personnes plus instruites, avec une culture plus profonde et une base intellectuelle plus solide : nous pensons par exemple aux émigrés russes après la Révolution de 1917 et aux grecs qui durent quitter la Turquie après la guerre gréco-turque, aussi appelée la catastrophe d’Asie Mineure en 1922. Parmi eux, il y avait des gens capables d’établir des contacts intellectuels avec l’Occident, chose impensable avec la génération précédente. Cette émigration, qui se sentait perdue dans un monde occidental étranger, chercha à puiser de la force dans l’Église. Elle semblait être la seule qui pouvait témoigner de la patrie absente.
En 1926, l’association des femmes grecques acheta un bâtiment à la Rue de Stassart de la commune d’Ixelles et grâce à cela, on put y installer une église au rez-de-chaussée pour les Grecs. L’Église fut dédiée aux Saints Archanges Michel (protecteur de la ville de Bruxelles) et Gabriel. L’Église était desservie par le recteur de la paroisse grecque d’Anvers.
Au milieu des années 50 vinrent les premiers travailleurs étrangers pour travailler dans les mines de charbon belge. Il y en avait plus de 30.000 Grecs, mais aussi quelques Serbes. Pour répondre aux besoins spirituels et pastoraux toujours grandissants, le Patriarche Œcuménique envoya, depuis l’Institut de Théologie de Halki, 4 jeunes prêtres en Belgique. Parmi eux, il y avait le jeune Hiéromoine Panteleimon Kontogiannis, plus tard métropolite de Belgique. Des nouvelles paroisses furent fondées à Liège, au Borinage et dans le Limbourg belge.
De plus en plus, la population belge fut confrontée à la réalité de la présence orthodoxe. Les mariages mixtes, le second Concile de Vatican, les rencontres œcuméniques au niveau mondial, mais aussi au niveau national… tout cela contribua à faire découvrir l’Orthodoxie au monde occidental. C’est ainsi que les personnes en recherche de la vérité, intéressées par des lectures, des exposés ou par une visite à l’Abbaye de Chevetogne (Bénédictins), furent introduits peu à peu dans la richesse de l’Orthodoxie. Cette Abbaye de l’Union a contribué en grande partie à la connaissance et la compréhension de la richesse de la tradition orthodoxe : entre autres par leur église byzantine, et également par leur Divine Liturgie qu’ils exercent à la façon « byzantine », qui était jusque-là largement inconnue pour les chrétiens latins.
Petit à petit, le besoin se fit sentir d’avoir d’introduire la langue locale dans l’Orthodoxie. Grâce à cela, le nombre d’orthodoxes autochtones grandit et des paroisses firent leur apparition dans diverses villes de notre pays. Dans ces paroisses, on n’y célébrait pas en grec, ni en slavon, ni même en roumain, mais bien dans la langue locale pour une meilleure compréhension.
Le 12 août 1969, le Saint-Synode du Patriarcat œcuménique fonda l’Archevêché de Belgique et Exarchat des Pays-Bas et Luxembourg. Le Métropolite Emilianos (Zacharopoulos) de Selevkia, anciennement vicaire général du Patriarcat, fut choisi le même jour comme premier Métropolite de l’Archevêché. Son intronisation eu lieu le 11 novembre de la même année, dans la Cathédrale Orthodoxe des saints Archanges à l’Avenue de Stalingrad de Bruxelles. L’Archevêché comptait à l’époque 13 paroisses.
En novembre 1972, à l’initiative de l’avocat Ignace Peckstadt, fut fondée une première Paroisse orthodoxe néerlandophone dédiée à l’Apôtre André, patron de l’Église de Constantinople. Celle-ci fut établie dans un ancien bâtiment de l’ancien béguinage Élisabeth. Celui qui était à l’initiative fut ordonné diacre et puis prêtre.
Pendant l’été 1974, l’Archimandrite Panteleimon Kontogiannis, alors vicaire général de l’Archevêché de Belgique, fut choisis par le Saint-Synode du Patriarcat Œcuménique comme Evêque auxiliaire du Métropolite Emilianos de Belgique, prenant l’ancien titre d’Évêque d’Apollonia. Son Ordination épiscopale eut lieux le 18 août 1974 dans la Cathédrale Orthodoxe des Saints Archanges de Bruxelles.
Le 22 décembre 1982 – après que Monseigneur Emilianos fut choisi comme Métropolite de Kos – l’Évêque Panteleimon fut élu comme Métropolite de Belgique. Après son élection comme Métropolite, les choses ont changé progressivement en ce qui concerne l’Église Orthodoxe en Belgique. Il travailla activement pour la reconnaissance du culte orthodoxe. Les contacts précédents avec diverses personnes que Monseigneur Emilianos avait abordées, furent renforcés. Le nouveau Métropolite se fit entourer par quelques juristes, entre autres les Archiprêtres Marc Nicaise et Ignace Peckstadt et l’avocat Antoine Van Bruaene. Le résultat de cette implication infatigable et sobre du Métropolite Panteleimon eu comme résultat qu’en mars 1985 la reconnaissance était actée. Il fallait cependant encore travailler sur les décisions exécutives qui furent signées en 1988 et où il y était stipulé que « le Métropolite-Archevêque du Patriarcat Œcuménique de Constantinople est le représentant de toute l’Église orthodoxe en Belgique ». Monseigneur Panteleimon fut très heureux de cette décision, car elle est précisément dans la ligne de l’Ecclésiologie orthodoxe qui stipule qu’il ne doit y avoir qu’un seul évêque responsable (ici seulement envers les autorités civiles) pour les fidèles d’une région bien précise. Cela fut possible après l’approbation par les représentants de diverses juridictions orthodoxes de notre pays. La reconnaissance apporta avec elle évidemment une charge conséquente d’occupations et de travail.
Entre temps, les paroisses s’établirent sur tout le territoire belge. D’abord là où les migrants grecs avaient été s’établir, mais aussi dans toutes les villes importantes du pays. Dans les églises et chapelles répandues à travers tout le pays, les offices y sont célébrés en grec et dans diverses langues.
En novembre 2013, le Métropolite Panteleimon de Belgique a demandé au Saint Synode du Patriarcat Œcuménique d’accepter sa démission pour des raisons de santé. Par la suite, le Saint-Synode élu à l’unanimité, le 27 novembre 2013, l’Évêque Athénagoras (Peckstadt) de Sinope en tant que Métropolite de Belgique et Exarque des Pays-Bas et du Luxembourg. C’était la première fois que le Saint Synode du Patriarcat Œcuménique choisi un non grec au poste de Métropolite diocésain. En février 2014, le Métropolite Athénagoras fut choisi comme membre permanent du Synode du Trône Œcuménique. Ceci est aussi une première. Depuis, le Métropolite Athénagoras est le représentant de toute l’Église Orthodoxe en Belgique, aux Pays-Bas et au Grand-Duché du Luxembourg. Il est également le président de la Conférence Épiscopale Orthodoxe du Benelux.
L’Église Orthodoxe en Belgique a toujours beaucoup d’activités sociales, toujours axées sur l’intérêt et l’implication pour la jeunesse orthodoxe, mais aussi sur les visites à la maison, aux hôpitaux et à ceux qui sont dans le besoin. Les desservants de l’Église orthodoxe s’impliquent infatigablement et sont toujours disponibles pour trouver une solution à tous les problèmes pastoraux et sociaux.
Grâce aussi à la reconnaissance officielle de l’Église Orthodoxe en Belgique, elle a réussi à se développer en une entité organisée, à côté des autres religions et confessions du pays. Depuis, elle est présente à tous les événements solennels, représenté par le Métropolite-Archevêque du Patriarcat Œcuménique ou son délégué. Elle entretient des bons contacts avec tout le monde et est tout à fait consciente que notre société a besoin d’un tel dialogue. Cela est valable aussi bien pour un dialogue avec le gouvernement, mais aussi avec les autres religions, confessions et avec d’autres partenaires.
Personne ne pourra contester que notre société pluraliste, multiculturelle et multireligieuse a de plus en plus besoin de dialogue et de consultation, si elle veut réussir dans ses tentatives de tolérance et d’harmonie. La relation entre les croyances et le pouvoir public ne peuvent pour cette raison se réduire à des questions matérielles. Il y a en effet beaucoup à faire concernant la relation entre pouvoir public, religions et société. Les tensions se font ressentir dans la vie de tous les jours et réseaux sociaux. Les symboles religieux, les prescriptions vestimentaires, les exigences d’intégration et toutes sortes d’habitudes culturelles font naitre beaucoup de questions. Il est primordial de trouver une nouvelle approche pour ces questions-là.
Évolution au Pays-Bas depuis le début du 20e siècle
Immédiatement après la catastrophe d’Asie Mineure en 1922, des Grecs de Constantinople sont venus aux Pays-Bas, ainsi que des habitants de Smyrne et d’autres villes. Ils n’avaient pas leur propre église et faisaient venir le prêtre grec d’Anvers aux Pays-Bas pour une Divine Liturgie et pour célébrer d’autres offices religieux. C’était au début l’Archimandrite Patrikios Constantinidis et plus tard son successeur l’Archimandrite Emilianos Timiadis (plus tard Métropolite de Silyvria). Progressivement grandit la conscience d’une nécessité d’une propre église. Ainsi, directement après la Seconde Guerre mondiale, une association grecque fut fondée en 1947. Les responsables de cette association allèrent demander à la mairie de Rotterdam de pouvoir obtenir un lopin de terre et on leur donna gratuitement une parcelle de terre à disposition située au Westdijk. Ce n’est qu’en 1954 que les travaux de construction de la nouvelle église ont commencé, après que la première pierre fut posée par l’Évêque Meletios de Reghion et l’Archimandrite Emilianos Timiadis, en la présence du Premier Ministre grec Alexandros Papagos. En 1957, l’Évêque Iakovos d’Apamée consacra la nouvelle église. Les représentants des deux paroisses russes aux Pays-Bas étaient également présents lors de la dédicace. L’Archimandrite Dionysios Hadzivassiliou (plus tard Metropolite de Leontopolis du patriarcat d’Alexandrie) y devint le premier prêtre. Quelques mois plus tard, il fut succédé par l’Archimandrite Theoklitos Michalas. Celui-ci fut rapidement remplacé par le jeune Hiéromoine Maximos Mastichis (+2015).
Père Maxime voyagea à travers tous les Pays-Bas pour y célébrer fréquemment et en divers lieux la Divine Liturgie et aussi pour rendre visite aux paroissiens grecs. Un des endroits où il alla souvent était Utrecht, où sous l’impulsion de l’Archonte Charilaos Chiotakis une propriété fut acquise et transformée en Église. Elle fut consacrée en 1987 par le Métropolite Panteleimon de Belgique.
En 1977, l’Archimandrite Maximos Mastichis fut ordonné Évêque auxiliaire du Métropolite de Belgique et Exarque des Pays-Bas et Luxembourg. L’ordination eu lieu dans l’église de Saint-Nicolas de Rotterdam et fut présidée par le Métropolite Emilianos Zacharopoulos assisté par le Métropolite Paul de Suède et les Évêques Jérémie de Sassime et Panteleimon d’Apollonia. L’Évêque Maxime résidait à Rotterdam jusqu’en 1992, quand il déménagea à Bruxelles.
L’Archevêché de Belgique et Exarchat des Pays-Bas et Luxembourg (Patriarcat Œcuménique) compte aux Pays-Bas aujourd’hui les paroisses de Rotterdam, Amsterdam, La Haye, Utrecht, Eindhoven, Tilburg, Gorinchem et Nimègue. Il y a aussi le Monastère de moniales dédié à la Nativité de la Mère de Dieu à Asten. Le Monastère fut fondé en 1989 par Mère Marie (+2016) et compte aujourd’hui six moniales. Mère Marie était néerlandaise et à l’âge de 21 ans, elle rentra au monastère orthodoxe de la Haye. Plus tard, elle partit pour la Yougoslavie et la Grèce. Là, elle resta plus de 10 ans dans deux monastères. Le Monastère d’Asten est véritablement un centre spirituel pour l’orthodoxie aux Pays-Bas.
Depuis la fondation de la Conférence Épiscopale Orthodoxe du Benelux en 2010, les évêques orthodoxes du Benelux ont signé un accord qui stipule que dorénavant « le Métropolite du Patriarcat Œcuménique de Constantinople, où son remplaçant, est le représentant de toute l’Église orthodoxe aux Pays-Bas ». En 2013, les statuts furent déposés. Ceux-ci régulent l’organisation de cette représentation. C’est ainsi qu’on établit aussi un conseil qui doit accompagner et soutenir le représentant. Le représentant est actuellement le Métropolite Athénagoras de Belgique (Patriarcat Œcuménique).
Évolution au Grand-Duché du Luxembourg depuis le 20e siècle
Les premiers Grecs s’établirent au Grand-Duché du Luxembourg quand celui-ci commença à abriter quelques institutions Internationales, comme ‘la Cour de Justice de l’Union européenne’, ‘La Banque européenne d’investissement’, ‘la Cour des comptes européenne’, …
Longtemps avant l’existence de l’Archevêché de Belgique et Exarchat des Pays-Bas et du Luxembourg (en 1969) il y avait des chrétiens orthodoxes au Grand-Duché, desservis par l’Archimandrite Emilianos Timiadis et ensuite par l’Archimandrite Panteleimon Kontogiannis (plus tard Métropolite de Belgique). Ce dernier traversa le pays pour y célébrer la Liturgie les jours de fête et à certains jours de congés. Les baptêmes et les mariages furent célébrés à la maison des croyants, comme cela se passait aussi en Belgique de temps à autre. De 1959 à 1968, les offices étaient tenus dans la chapelle du Couvent du Sacré-Cœur, Boulevard d’Avranches.
Après la fondation de l’Archevêché, le Métropolite Emilianos Zacharopoulos eut pitié des croyants grecs du Luxembourg, car il était impossible d’y établir un prêtre de manière permanente. Jusqu’en 1975, les offices étaient célébrés dans l’église paroissiale du Sacré-Cœur à la Rue Dicks au Luxembourg. Ensuite, un bâtiment fut mis à disposition (à la rue Pulvermühl 3) pour la Paroisse Orthodoxe, où depuis 1976 la Divine Liturgie y est célébrée. La paroisse fut placée sous la protection des Saints Anargyres.
En 1980, nous comptions au Luxembourg environ 100 fidèles grecs. Avec l’entrée de la Grèce dans l’Union européenne, il y eut un changement. Les Grecs vinrent progressivement travailler dans les institutions internationales, ce qui augmenta de façon signifiante la présence hellénique au Luxembourg.
De 1981 à 1982, c’est l’Archimandrite Ioannis Sakelariou (alors étudiant à Strasbourg et maintenant Métropolite des Thermopyles) qui desservi cette paroisse. Ensuite, ont desservi cette paroisse les prêtres suivants : Prêtre Ioannis Klis (1984-1985), le Prêtre David De Bruyn (1986-1989), l’Archimandrite Emmanuel Adamakis (actuellement Métropolite de France) (1988-1989), l’Archiprêtre Joachim Evangelinos (1990-1999) et l’Archiprêtre Eleftherios Anyfantakis (1999-2012).
Entre temps, le Métropolite Panteleimon commença à chercher une possibilité pour une reconnaissance officielle de la paroisse et cela devient une réalité en 1997.
Grâce à un don d’une parcelle de terre avec habitation à Weiler-la-Tour (par le prêtre catholique Nicolas Schmidt), la paroisse put – sous l’impulsion du Métropolite Panteleimon – démarrer avec un projet de construction d’une nouvelle église dédiée à Saint Nicolas, avec salle paroissiale. Celle-ci fut consacrée le 18 octobre 2008 par le Métropolite Panteleimon, assisté des Évêques Luka (Patriarcat de Serbie), Basilios d’Aristi, Maximos d’Evmenia et Athénagoras de Sinope (actuellement Métropolite de Belgique).
À ce jour, l’Église Orthodoxe au Luxembourg bénéficie d’une reconnaissance officielle, grâce à la signature de la convention du 26 janvier 2015. Cette convention concerne la reconnaissance de 4 paroisses : une Hellénophone, une Russophone, une Serbophone et une Roumanophone. C’est le Métropolite de Belgique et Exarque des Pays-Bas et du Luxembourg du Patriarcat Œcuménique qui représente l’Église Orthodoxe au Grand-Duché du Luxembourg. Cette convention remplace les accords entre l’Église et l’État datant de 1997 et 2004.
Les paroisses de Saint Nicolas et des Saints Anargyres au Luxembourg sont dirigées depuis 2014 par le Protopresbytre du Trône Œcuménique Panagiotis Moschonas, assisté par l’Archiprêtre Spyridon Tsekouras.
Source: https://orthodoxia.be/fr/sainte-metropole-de-belgique/presence-orthodoxe-aux-pays-bas/